Nucleolites


                                              

 

Généralités sur le genre :

  • Le genre : LAMARCK (1801) : Système des animaux sans vertèbres, page 347.

  • L'espèce type : Nucleolites scutatus LAMARCK par désignation subséquente de LAMBERT (1898, p.168).

  • Distribution stratigraphique : du bajocien au cénomanien.

  • Les genres considérés comme synonymes : cf. en fin d'article.

  • Quelques espèces : scutatus, orbicularis, major, hugi, burgundiae, brodiei, gracilis, placentula, lorioli, rotundus, amplus, elongatus, subquadratus, pulvinatus. (certains noms rappelleront le genre Echinobrissus : il est ici considéré à la suite de nombreux auteurs, comme un synonyme objectif plus récent de Nucleolites).

Dans un premier temps, nous donnerons la description générale de l'espèce type, N. scutatus. Ensuite, quelques espèces seront comparées au type du genre. J'ai volontairement omis certaines espèces parce que je ne les possédais pas ou pour lesquelles je n'étais pas sûr de ma détermination, ou même de la validité du taxon.

 

Dimensions : il s'agit d'une espèce de taille petie à moyenne, de 2 à 3.5 cm.

Forme : sub-trapézoïdale, arrière élargi. le diamètre maxi à l'ambitus, se situe à environ aux deux tiers par rapport à l'avant de l'oursin. Ce dernier est régulièrement arrondi, alors que l'arrière, plus rectiligne est échancré par le sillon anal. En vue ambitale, l'oursin est renflé adapicalement et la région ambitale est régulièrement arrondie et épaisse (eu égard à la hauteur de l'oursin). Ambulacres peu ou pas déprimés, sauf dans la zone porifère. Le péristome est très déprimé, donnant à cette face un aspect en "coussins".

De haut en bas :

Le système apical est de type "tétra-basal"  (pas de génitale 5). La plaque manquante est remplacée par une plaque accessoire, qui est donc non perforée. Typiquement, la génitale 2 est de taille importante par rapport aux autres, allongée dans sa partie distale, comme pincée. Les aculaires V et I sont contiguës et peuvent être allongées antéro-postérieurement.

Les ambulacres montrent des fascioles bien développés et très ouverts sur toute leur longueur et de longueurs sensiblement analogues. Leur longueur est égale à approximativement 3/4 de la face apicale. Les pores sont conjugués, le pore adradial est allongé obliquement, le pore perradial est circulaire. La zone interporifère est égale en largeur à environ 1.5X une zone porifère. Les zones porifères se rétrécissent distalement et au fur et à mesure que l'on se rapproche de cette zone, le pore adradial passe d'une forme allongée à une forme circulaire, terminant ainsi le pétale très progressivement.

Le périprocte est en position supra-marginale, situé environ à la moitié de la longueur syst. apical/arrière de l'oursin. De forme allongée, le sillon anal s'élargit et s'approfondit dès le périprocte et reste avec des murs parallèles jusqu'à la marge postérieure.

Le péristome très déprimé comme on l'a dit plus haut est en situation antérieure (à 1/3 de la longueur totale de l'animal). Il est de forme sub-pentagonale, élargi latéralement.

Les bourrelets sont moyennement développés et les phyllodes portent deux séries de doubles pores pour chaque demi-ambulacre. Ces pores osnt de très petit diamètre. Lorsque la fossilisation est excellente, la binoculaire permet de constater que les tubercules sont perforés, de plus grande taille sur la face adorale.

Pour ce qui est de la stratigraphie, cette espèce se rencontre dans l'oxfordien.

 

Autres espèces du genre Nucleolites :          

  • Nucleolites clunicularis. Très proche dans l'ensemble de ses caractères, seule la forme générale change quelque peu, on a pour habitude de les séparer par la longueur du sillon ventral. Sa distribution stratigraphique est toutefois différence : apparaît au bajocien/bathonien.

  • Nucleolites orbicularis. Le système apical diffère par la présence de nombreuses plaques accessoires internes. Il est de taille un peu plus grande que clunicularis et scutatus. Comme son nom l'indique, sa forme est presque ronde. Il est plus renflé. Le sillon anal est beaucoup plus long, débutant presque du système apical. Ses murs sont parallèles jusqu'à l'approche de l'ambitus, où ils s'évasent. l'échancrure ainsi formée sur la marge arrière est très peu marquée. Les phyllodes montrent des doubles séries de pores plus nombreux (aussi bien les perradiaux que les adradiaux) que chez scutatus.

  • Nucleolites amplus. Mis a part sa distribution stratigraphique (Dogger), cette forme ressemble beaucoup à scutatus, semblable en taille. La forme est sub-trapézoïdale aussi, mais l'arrière de l'oursin est plus élargi et l'avant moins arrondi, ce qui lui donne une allure plus anguleuse. Le sillon anal est plus étroit que dans l'espèce type, mais plus lont (environ les 3/4 de l'aire).

  • Nucleolites subquadratus. Très proche du précédent, mais avec une forme moins trapézoïdale, d'où son nom. Sillon anal long d'environ la moitié de la distance système apical/ambitus. Phyllodes également avec deux colonnes de pores sur chaque demi-ambulacre. Echancrure ambitale du sillon anal bien marquée.

  • Nucleolites elongatus. Son nom dispense de tout commentaire sur la forme. Longueur égale à environ une fois et demie la largeur. Le sillon anal s'ouvrant très près du système apical et s'élargissant régulièrement jusqu'à l'ambitus, avec des murs nettement divergents. Cela lui donne une allure nettement triangulaire et allongée, vu du dessus.

  • Nucleolites hugi. Génitale 2 de taille très importante, jusqu'à quatre fois celle des autres génitales. Fascioles arrières un peu plus larges et plus courts que les autres. Sillon anal court : environ un tiers de la longueur de l'inter-ambulacre. Il est large, commettant une échancrure adoucie sur la marge arrière. La forme générale est sub-quadrangulaire arrondie. Autrefois considéré comme appartenant au genre Clypeus.

  • Nucleolites quadratus. Thèque figurant un trapèze également, mais très élargi sur l'arrière. Le sillon anal provoque une échancrure très marquée. Il ressemble for à celui de N. elongatus.

  • Je citerai pour information d'autres espèces : gracilis AGASSIZ, gracilis AGASSIZ, rotundus (PERRON & GAUTHIER), placentula (DESOR), burgundiae (COTTEAU), brodiei (WRIGHT), lorioli (COTTEAU), major (AGASSIZ).

                                                     

Si vous possédez des ouvrages anciens, vous pourrez y rencontrer les genres suivants : ceux-ci sont aujourd'hui tombés en synonymie avec Nucleolites.

Un peu de taxinomie, afin de vous expliquer pourquoi les noms inscrits sous certaines figures de planches ne sont plus valides.

POMEL : 1883 - Classification méthodique et genera des echinides vivants et fossiles, 132 p., 1 pl., Alger, Jourdan.

  • Thigopygus, p.59, désignation de l'espèce type : Echinobrissus humilis GAUTHIER ;

  • Lophopygus, p.57, désignation de l'espèce type (monotypie) : Nucleolites cordatus GOLDFUSS ;

  • Notopygus, p.58, désignation de l'espèce type : Nucleolites amplus AGASSIZ ;

  • Taphropygus, p.59, désignation de l'espèce type : Nucleolites subquadratus AGASSIZ ;

  • Holcoepygus, p.58, désignation de l'espèce type : Nucleolites elongatus AGASSIZ ;

  • Cluniculus, p.57, désignation de l'espèce type : Nucleolites gracilis AGASSIZ ;

  • Acromasus, p.58, désignation de l'espèce type : Echinobrissus burgundiae COTTEAU ;

  • Clitopygus, p.58, désignation de l'espèce type : Echinobrissus lorioli COTTEAU.

 

LAMBERT : 1898 - Echinobrissus (pars. ?) Le problème venant du fait que Breynius (1732, Schediasma de echinis, p.63, fig.3, t. vi) est un auteur pré-Linnéen et que par conséquent la citation pour le genre Echinobrissus ne vaut pas (fig. de Breynius : Echinobrissus eliator). Gray (1825, An attempt to divide the echinidae, or sea-eggs, into natural families, Ann. of Phil., second ser., X, p.423) post-linnéen créant à nouveau Echinobrissus ne parle pas de clunicularis. C'est donc la citation de Cooke (1946, p.222) qu'il faut retenir comme étant valide. Ce faisant, Echinobrissus peut être considéré comme un synonyme objectif récent de Nucleolites. "Echinobrissus" clunicularis (cf. supra) est d'ailleurs peut-être con-spécifique tant ils sont proches, pour notre part et à la suite de nombreux auteurs, nous l'appelons donc Nucleolites (ainsi que le autre Echinobrissus).

LAMBERT : 1911 - Notes sur quelques Echinides Eocéniques des Corbières septentrionales. Ann. Univ. Lyon, N.S. 1, fasc.30, 24p.     A propos de l'espèce créée par Lambert : Heteronucleus peroni, elle est basée (ainsi que le genre) sur un seul spécimen, mal conservé. Les différences apportées sont mineures et celles-ci résultent de la mauvaise conservation de l'unique spécimen. De plus la diagnose ne comporte que quelques lignes, et il n'y a aucune figuration. Je le considère comme un synonyme de Nucleolites.